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Nathalie Bihan — L'Or des Fous

14.00 - 28.00 Sold Out

En 2018, dans le cadre d’une résidence initiée par Kuuutch et Bebest, je partais pour trois semaines à Saint-Pierre-et-Miquelon, à 3800 kilomètres à vol d’oiseau de Brest.
J’accompagnais les artistes Les Concasseurs, Benjamin Deroche, la commissaire d’exposition Emmanuelle Hascoët et les scientifiques Laurent Chauvaud, Erwan Amice et Guillaume Bridier, pour une résidence artistique en mission scientifique, avec pour projet de concevoir et mettre en pages le premier atlas des fonds marins de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le trajet de trois jours s’apparentait à une aventure, passant de Toronto à Fortune, de géographies urbaines à des territoires de plus en plus dépouillés.
À notre arrivée, fin juin, les températures avoisinaient les 2°C. Le paysage saint-pierrais était désolé et le brouillard désolant.

Le projet d’atlas était encore au stade de l’esquisse. Alors que les scientifiques s’affairaient à leur entreprise dantesque et inventoriaient les espèces rencontrées sous des eaux atteignant - 1°C à 40 mètres de profondeur, la matière pour concevoir l’inventaire des espèces sous-marines était insuffisante pour débuter la conception éditoriale. M'estimant inutile, ma présence sur cette île n’était plus justifiée. Dans l’idée de sortir de la passivité et de rendre dynamique et féconde cette résidence, je baguenaudais entre les maisons en bois vivement colorées avec mon petit appareil argentique et les vingt pellicules rapidement épuisées, puis avec l’appareil numérique prêté par Benjamin.

J’ai tenté de restituer l’ambiance insulaire de cet endroit isolé, à travers un travail documentaire, entre euphorie esthétique des pick-ups monstrueux et/ou des voitures sur leurs flancs, la vénération de l’étoffe tricolore, les quelques percées de lumières sur la forêt boréale. Ce travail photographique m’a aussi permis de m’essayer au portrait, grâce aux insulaires se prenant au jeu de modèle.

Je m’interroge toujours sur la légitimité de ces prises de vues et sur la pertinence de ces images. Le confinement m’a accordé le temps d’éditer ce fanzine de photographies délaissées, me permettant de clôturer, sans jamais effacer, cette aventure.

Un grand merci à toute l’équipe avec qui j’ai vécu pendant trois semaines de très bons moments et notamment de longues soirées liquides et bigorneaux à débattre du thème sciences versus spiritualité.
Merci à toutes les personnes que j’ai rencontrées sur l’île !
Nathalie Bihan

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• Photographies : Nathalie Bihan
• Texte « Disparaître, entrer au désert » : Fabien Ribéry
• Imprimé chez Super Banco en risographie or métallique et gris perlé sur papier Sirio ultra black

• 40 pages - 51 photos
• 50 exemplaires

  • Image of Nathalie Bihan — L'Or des Fous
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